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créer des forêts sèches au sahel
Projet « Créer au Sahel des zones de forêts sèches protégées et durablement exploitées »
Le contexte
La zone d’intervention du Sénégal occidental, ainsi que la zone sahélienne du Sénégal en général, est largement déboisée, principalement en raison de la surexploitation due à la collecte de combustible et au surpâturage, mais aussi en raison du changement climatique et d’autres facteurs tels que la gestion parfois inadéquate des forêts et la pression de l’urbanisation dans les agglomérations urbaines. Les surfaces restantes de la forêt sèche sont hautement vulnérables. Les ressources naturelles sont souvent épuisées ; les familles ont besoin de bois pour cuisiner ou achètent du charbon de bois si elles en ont les moyens. Ces deux pratiques exercent une pression supplémentaire sur les ressources naturelles, notamment sur les forêts, d’autant plus que les précipitations ont tendance à diminuer en raison du changement climatique.
Les petits projets de restauration de paysages forestiers portés par des ONG et des associations représentent une part importante du volume total de reforestation dans cette zone climatique (Vinceti et al., 2020). En résumé, les résultats de la recherche sur les forêts sèches tendent en termes d’efficacité et de durabilité à favoriser les projets « bottom-up » de petite taille (par exemple, Reij et al., 2021). En outre, une biodiversité plus élevée (Valette et al., 2018), qui caractérise souvent les petits projets à base communautaire, contribue à un meilleur fonctionnement écologique (Lamb, 2018).
« Les forêts tropicales sèches bien valorisées et gérées durablement peuvent contribuer à l’adaptation au changement climatique et à son atténuation, servir de tampon contre l’érosion et la désertification, et contribuer au développement économique, à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté.» (Siyum, 2020, p. 1)
Notre approche stratégique
Nos expériences et celles de nombreux projets, ainsi que les conditions locales, suggèrent de choisir comme stratégie de restauration la création d’une parcelle protégée (Belem et al., 2017) combinée à l’approche de la Régénération Naturelle Assistée (par exemple, Rinaudo et al., 2020).
La stratégie choisie se caractérise de la manière suivante :
- Dans un environnement largement dépourvu d’arbres, nous misons sur des aires protégées et clôturées afin de parvenir rapidement à une plus grande couverture arborée et d’augmenter la biodiversité.
- Les zones protégées peuvent être utilisées de manière durable pour une économie de subsistance.
- Les acteurs décisifs sont les groupements de femmes dans les villages, qui ont un intérêt direct à obtenir des ressources supplémentaires.
- L’approche communautaire doit contribuer à renforcer le changement de mentalité en faveur de l’utilisation durable des forêts ouvertes.
- L’approche réussie montre comment de nouvelles ressources peuvent être utilisées avec des moyens modérés. Elle joue un rôle de catalyseur en incitant les imitateurs à lancer des projets analogues.
- Une extension adaptée de l’approche réussie aux champs familiaux et éventuellement aux systèmes ouverts est encouragée, ce qui permet d’augmenter les surfaces végétalisées.
Pourquoi clôturer ?
Bien que les coûts et les efforts soient plus importants que pour d’autres formes de régénération, nous sommes convaincus qu’il s’agit là d’une caractéristique déterminante pour la réussite du reverdissement au Sahel :
- La « clôture sociale » (Rinaudo et al., 2020, p. 60) en tant que contrôle social de la gestion responsable est également recherchée ici en complément, mais elle est souvent trop risquée dans une phase initiale.
- La population rurale est consciente que la clôture est un moyen efficace contre la surexploitation et pour la régénération (par exemple, Niang-Diop et al., 2020).
- Outre les propres expériences de Mampuya, il est fait état de nombreux projets de régénération réussis qui utilisent des clôtures (par exemple, Belem et al., 2017; Shono et al., 2020; Valette et al., 2018; Vinceti et al., 2020).
- En ce qui concerne la question des coûts, il existe des valeurs empiriques qui seront comparées aux coûts réels à la fin du projet (Gheyssens et al., 2020; Shono et al., 2020).
Nos partenaires :
UNCCD (Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification)
L’UNCCD participe au projet par un financement qui rend sa réalisation possible.
Groupement de femmes « Sope Ababacar Sy » à Thicky / Sénégal
Mampuya est en contact avec de nombreux groupements de femmes au Sénégal occidental. Pour ce projet pilote, le groupement de femmes « Sope Ababacar Sy » à Thicky, qui compte 120 membres, a été choisi. Thicky (14.602762, -17.076036) est situé à environ 40 km au sud-est de Dakar et à 8 km de la mer. Les raisons suivantes plaident en faveur de ce choix :
- La région est typique des zones largement appauvries avec peu d’arbres, mais qui en comportaient encore un plus grand nombre il y a quelques décennies.
- Un groupement de femmes du village est déjà actif sur la question des ressources naturelles et intéressé par le projet.
- La situation juridique est clarifiée dans la mesure où le groupement de femmes peut utiliser une zone de jachère de 7 ha maximum.
Institutions partenaires
- Eaux et Forêts: Nous entretenons depuis longtemps de bons contacts avec la Direction des Eaux et Forêts du Sénégal, notamment avec la pépinière de Bandia. Dans ce projet, nous collaborons avecl e chef des Divisions Reboisement, Conservation des sols et Suivi-évaluation, Lt Mamadou DIALLO.
- Institut Supérieur de Formation Agricole et Rurale (ISFAR) à l’Université Alioune Diop de Bambey / Sénégal: Le directeur Pr Modou SARR est consultant dans le projet.
Calendrier
Le projet durera trois ans, la phase pilote pouvant être suivie d’extensions continues du projet, et sera lancé dès que le financement sera assuré.
UNCCD
Depuis 2024, Mampuya est accréditée auprès de l’UNCCD (Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification).